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D'Alfred de Musset

Avec : Pierre Bourduge (le Comte) et Chantal Lebaillif (la Marquise).

La pièce a été créée le 13 mars 1994, au théâtre du Tourtour dans le quatrième arrondissement de Paris.

Mise en scène : Chantal Lebaillif,
Création lumières : Jacques Duvergé,
Musique : Francis Courtot,
Photos : Le Limon.

Constituée d’un acte, la pièce met en scène deux personnages, le Comte et la Marquise. L’action se déroule chez cette dernière, au beau milieu d’un après-midi frileux de janvier. Le Comte ayant erré toute la journée, afin de trouver une compagnie qui puisse l’aider à surmonter son cafard, échoue presque par hasard chez la Marquise sa voisine. Cette dernière, qui, comme tous les mardis, s’apprête à recevoir ses amis pour le goûter de quatre heures, se languit, seule, assise près de sa cheminée, dans ses grands appartements.

Spectacle tout public à partir de 12 ans – Durée : 1h.

À propos de la pièce

D’une relation de bon voisinage, on bascule soudain dans un rapport où le doute, la séduction et l’inquiétude de l’avenir se mêlent. Que faire quand on a trente, trente-cinq ans, veuve comme la Marquise, grand séducteur comme le Comte et qui plus est seul et fatigué ? Chacun défend les derniers lambeaux de ses jeunes croyances. Chacun s’abandonne tout à tour à l’espoir qu’il y ait encore quelque chose à défendre. L’amour pour le Comte, les idées nouvelles pour la Marquise, celles qui sèment déjà « dans le cœur des femmes, les germes de l’indépendance humaine que quelque jours elles réclameront » (Les confessions d’un enfant du siècle).

À propos de la mise en scène

C’est un huit clos où les deux protagonistes pourraient se réduire à une porte et une cheminée. En effet, la seule relation possible avec le monde extérieur est une porte et le rapport des deux personnages évolue à l’image d’un feu de cheminée dont la flamme s’affaiblit puis s’éteint. Le comte ouvre continuellement la porte avec de nombreux faux départ, à l’image de son indécision, et la Marquise se plaint de plus en plus du froid de la pièce.

Ecrite en 1845, elle fait partie des pièces dites « les Proverbes » dont Copeau parlait comme étant « le lieu du théâtre poétique, pour ne pas dire du théâtre pur. » Epurée, cette pièce l’est assurément ! Musset nous parle avec un langage serré, fouillé, pour cerner au mieux toutes les facettes de ses personnages. L’évolution des sentiments qui se tissent entre eux est traitée comme un objet dramatique, en soi, sans détour. Tout y est subtil, sensible et drôle, sans démonstration, sans dénouement, c’est sans doute à cet endroit-là que Musset et Marivaux se rejoignent. Musset connaissait et aimait beaucoup Marivaux. Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée témoigne de cet attachement au théâtre de son aîné.